Opus Haute Définition e-magazine

Dimitri Chostakovitch

Symphonie N°10

The Australian Youth Orchestra. Alexander Anissimov (direction)

Melba Recordings MR 301 105, Intégral Distribution

Super Audio CD hybride stéréo/multicanal

Huit ans après la neuvième, Dimitri Chostakovitch revient à la symphonie avec une œuvre sombre, énigmatique. Créée en 1953 à Leningrad sous la direction de Mravinski l'œuvre eut un accueil des plus enthousiastes et demeure aujourd'hui comme l'un des piliers du corpus symphonique du compositeur russe qui s'expliquait ainsi sur le message de sa partition : "J'ai bien décrit Staline...Je l'ai composée juste après sa mort et personne n'a encore deviné le sens réel de cette symphonie. La deuxième partie, le Scherzo, est un portrait musical de Staline...Il est difficile de faire le portrait des dirigeants et professeurs avec la musique. Mais j'ai donné à Staline ce qu'il méritait, la musique lui va comme un gant, comme on dit. On ne pourra pas me reprocher de ne pas avoir traité de l'horrible phénomène de notre réalité". Avec l'orchestre des jeunes australiens, Alexander Anissimov donne une vision sombre, lugubre et pesante de la dixième symphonie. La lenteur des tempos ajoute à la noirceur du propos, rendant le premier mouvement parfois angoissant. Mais le grand mérite de ce bel enregistrement est de trouver un juste équilibre entre les parties, donnant au final une interprétation inspirée, vibrante et fiévreuse, mettant en lumière la richesse de l'orchestration de l'œuvre. Une nouvelle version de la dixième de Chostakovitch complémentaire de celles de Dimitri Kitajenko et Oleg Caetani déjà disponibles en SACD.

Jean-Jacques Millo

Disponible surIntegralmusic.fr
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